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16 septembre 2004

Partouz dans le Figaro littéraire

Bon pour décharge

Partouz
de Yann Moix

Par JEAN-PIERRE DUFREIGNE
[09 septembre 2004] Le Figaro Littéraire

N'éloignez pas vos enfants. Bien que nous rendions compte de Partouz, signé de Yann Moix, nous promettons de ne jamais employer un terme qui puisse «heurter leur sensibilité», comme on écrit en bas de l'écran de télévision à la diffusion d'une série supposée gratinée. Partouz n'est qu'un livre obscène qui se farde de pornographie. De l'épate-bourgeoise, aurait dit naguère qui a oublié que les bourgeois ont fait le principal des révolutions. Et Transfusion, plaquette de «poèmes» (plutôt de vers rimés), qui louche du côté de Baudelaire et de Rimbaud, est du même tonneau. Camouflage et air louche, c'est tout Moix.

Ce jeune homme – il n'est pas vieux, mais est-il aussi jeune qu'il le croit parce qu'il touche des piges plus modestes que lui pour des éjaculations de haine pré-sénile dans des revues à bas tirage ? – appelle à la rescousse Proust et Péguy, Joyce et Céline, Guitry et Gombrowicz et d'autres encore. Pour teinter de littérature et de politique non correcte (cette facilité !) ce qui n'est que fatras d'obsessions. Il enfile les néologismes, qu'il voudrait rabelaisiens, et que nous ne citerons pas, pour justifier son titre : Partouz, sans e. Ce n'est pas là un hommage à La Disparition de Perec mais l'influence des SMS.

Chaque page, où les techniques de «pénétration» – le mot redonde et tourne en rond comme un coureur de 10 000 m sur une piste des J0 – sont exhibées avec un mépris constant de l'humanité pénétrée, montre que Moix n'est ni un athlète ni un grand audacieux. Il voudrait tant qu'on le jugeât provoquant qu'il dénie finement toute «provocation» sur sa quatrième de couverture, où l'éditeur complaisant tente d'appâter le chaland. Il n'est que répétitif et ennuyeux. Un petit Sade sans la prison (il fait bien sûr appel au marquis), qui côtoierait Mitterrand que la mort mua en mine de droits d'auteur surexploitée.

Au registre de l'exploitation, Moix est un négrier. Il mêle l'attentat du 11 septembre à New York à ses débordements sexuels de pure fiction. Il mêle le terroriste Mohammed Atta, nommé Momo par affinités, à un registre d'exploits échangistes, jaloux sans doute du double symbole phallique des Twin Towers écroulées, et dont l'écroulement même le rassure sur sa propre constitution.

Pour faire moderne ou insolent, chaque nom propre est suivi de ses dates entre parenthèses. Trouvaille destinée à agacer l'esprit et empêcher l'esprit agacé de sonder le vide qui arpente, infécond, 420 pages de pochade onaniste.

Il affuble aussi – voyez mon courage de non politically correctla date du 11 septembre de la puissance TM. Dont il croit bon d'expliquer à ses lecteurs (les lectrices ont fichu le camp) la connotation commerciale, se campant en dénonciateur du détournement de l'horreur par le gouvernement américain à son profit. Sait-il qu'il avoue ainsi faire lui-même les poches des morts en Thénardier détrousseur de cadavres. Misérable.

Cela mérite-t-il plus ? Nous fûmes déjà trop bon de consacrer tant de lignes à un soliloque d'après-boire comme on en surprend sur certains bancs chez un clochard qui, lui, sait ce qu'est le malheur. Et parfois la poésie.

Mais c'est qu'un doute nous taraude sur le nom même de Moix. Ne viendrait-il pas d'une autre négligence de style ? Le x ne dénonce ni son polytechnicien ni la catégorie où son livre voudrait se classer (c'est bon pour la pub !), il paraît un pluriel fautif de la multiplication amphigourique de ses ego. Moi Céline, Moi Sade, Moi Bataille, ne donnent que des Moix. Enfin, faiblesse par nous avouée, c'est que dans cette gangue gîte un joyau. Il n'est pas de Moix mais de Diderot, en épigraphe du chapitre VII, page 302 : «Après dîner, les dames causent, le baron s'assoupit sur un canapé, et moi je deviens ce qu'il me plaît.»

Dans l'instant l'esprit vagabonde devant ces dames qu'on suppute jolies en leur piquant babil, et ce baron qui somnole à la méridienne (le dîner, mon petit Moix, c'était le repas de midi). Il y a là un parfum de liberté pendant que Denis vaque à sa fantaisie. Ce baron, ne serait-ce point d'Holbach, ami de Diderot, et qui se vantait que chez lui «on disait des choses à faire tomber le tonnerre sur la maison» ? Ah ! on savait alors ce qu'était la provocation. Nous en célébrons encore les suites chaque 14 juillet (TM ou non).

Commentaires
L
Isamoche pique sa petite crise avec toute la pertinence argumentative dont elle est capable... Extraits :<br /> <br /> - Baaah, moî je dit que t'aies pas beau !<br /> - Pis t'aies cattho en plusse, beuheurk..<br /> - Pis Jean-Pierre, s'est pas aussi fun que Yann comme prénom, d'aborre !<br /> - En plusse, tu sait pa écrire.. Ha !<br /> - ...<br /> - Ah oui, j'oubliait : t'as une petite bitte !(Tout de même assez longue pour prendre deux t, on remarquera.)<br /> <br /> <br /> Après une courte disgression sur l'incapacité de certaines personnes à produire des critiques construites, Isamoche nous assènes ses quelques vérités philosophales sur la nécessité de "se connaître soi-même pour s'aimer soi-même afin d'aimer les autres" : c'est beau comme du Marie-Claire... On reconnaîtra au moins à son idole l'aptitude numéro deux : s'aimer soi-même, dans tous les sens de l'expression, puisque depuis que Monsieur Moix a décidé de ne plus jamais se prendre de râteaux de la part d'un "trou à bite"(sic), il est contraint à l'onanisme. <br /> <br /> PS Isa, un conseil : arrête de t'exciter toute seule, Jean-Pierre ne peut pas t'entendre, tu sais... Ce n'est pas lui qui poste. Mais je suppose que cette destabilisante distinction entre desavy et J-P Dufraigne, t'est aussi ardue à comprendre que la subtile différence entre auteur et narrateur... Ce n'est pas ta faute, va : on ne peut pas trop en demander à une lectrice de Yann Moix.
R
un roman d'amour, une histoire d'amour, les émotions d'un "romantique" ...d'un homme qui aime et voudrait être aimer ...dans le calme ou dans la violence, dans l'intimité ou dans une partouzzz, on s'en fout, il veut de l'amour et il a bien raison ...il me plait, il vous plaira ...<br /> vie de merde et vie d'amour, il faut savoir chercher, avoir le courage de chercher, de forcer l'amour, les sentiments, et du courage il en a ! ...de l'amour, je lui en souhaite ...<br /> il se connaît, c'est déjà beaucoup, pour aimer il faut d'abord s'aimer soi-même, et pour s'aimer il faut se connaître, ..pas si facile !<br /> encore bravo ...<br /> et merde aux critiques, tous des sous baisés !!<br /> des qui ont pas pu faire ...et ne nous cantonnnons pas à la littérature, ce serait trop facile ...je parle des critiqueSSSSSSS ! tous domaines confondus !
I
mais t'es qui toi ?<br /> ah oui ...un critique ...ceux qui fautent de pouvoir écrire ne font que critiquer ....et mal en plus de cela !<br /> t'a rien compris ....garde ton job au figaro littéraire par ce que tu n'auras certainement pas d'autres belles cartes professionnelles ...<br /> au fait t'es pas un peu vieux .. et un peu moche ...cela ne m'étonnerait pas ... et en plus tu dois même pas être gentil ..bien que catho et avec une petite bitte .... ......j'aurai préféré te parler de littérature,pas de ton boulot !...de littérature, mais tu ne dois pas savoir écouter... tu ne sais déjà pas lire ...!
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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