Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Propos insignifiants
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 196 535
6 novembre 2004

Le Fémina pour Jean-Paul Dubois

Femina : Jean-Paul Dubois, les quatre vérités de la Ve

Par Dominique GUIOU
[05 novembre 2004]

Le Figaro littéraire

De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, sans oublier Alain Poher pour ses deux intérims de quelques jours, en 1969 et en 1974... A feuilleter distraitement le roman de Jean-Paul Dubois, on pourrait imaginer qu’il s’agit d’un essai sur les présidents de la Ve République. En effet, leurs noms sont utilisés comme titres des chapitres du livre et servent ainsi de repères temporels au lecteur, tout en faisant inévitablement monter à sa conscience, pour peu qu’il ait le même âge que l’écrivain (54 ans), quelques souvenirs liés à toutes ces années, de 1958 à aujourd’hui.
On l’aura compris, Une vie française est le roman d’une génération. Il restitue une époque, la nôtre. Et le destin de son héros, Paul Blick, obscur journaliste sportif, devenu par hasard photographe riche et célèbre, avant d’être à nouveau plongé dans l’anonymat et de se retrouver, au bout du compte sans déplaisir, simple jardinier, nous touche. Non pas tant parce que nous compatissons à ses déboires que parce que les épisodes de son existence se déroulent au coeur de cette société française dans laquelle nous avons dû, aussi, apprendre à vieillir. Ce n’est pas sans émotion que l’on assiste à l’arrivée dans les salons des premiers postes de télévision, que l’on revit l’essor des idées gauchistes. L’auteur nous rappelle aussi l’influence du rock sur la vie sexuelle des jeunes gens dans les années soixante-dix, le culte du fric et de la frime la décennie suivante, etc.
Nous faisons la connaissance du héros au moment où sa femme trouve la mort dans un accident d’avion. Il découvre avec stupeur qu’elle le trompait. Ainsi donc, Paul Blick aura passé tout ce temps auprès d’elle sans rien imaginer de sa double vie. L’heure du bilan a sonné. Notre homme va tenter de comprendre comment et pourquoi il en est arrivé là. On assiste à l’inventaire d’une existence. Mais les seconds rôles ne sont pas négligés pour autant. Personnages souvent extravagants, croqués avec un bonheur évident par un écrivain au meilleur de sa forme.
Une vie française, qui faisait partie de toutes les sélections des grands prix littéraires de l’automne, a reçu un accueil chaleureux de la critique et du public. Ses ventes dépassaient, avant le Femina, les 100 000 exemplaires.

Né en 1950 à Toulouse, Jean-Paul Dubois est grand reporter au Nouvel Observateur depuis une vingtaine d’années, et se dit fier d’avoir convaincu son journal de rester dans sa ville natale pour travailler. Ce qui ne l’empêche de partir plusieurs fois par an pour les Etats-Unis. Ce pays exerce sur lui une fascination qu’il juge morbide. « Je traverse l’Atlantique pour voir des choses qui me terrifient. Je suis fasciné non par le pays, mais par le degré d’horreur qui peut s’accomplir dans une société occidentale, dite démocratique. » Il a publié deux essais aux titres éloquents : L’Amérique m’inquiète et Jusque-là tout allait bien en Amérique. La réélection de Bush ? « Malheureusement peu surprenante. A l’image d’un pays qui avoue sans aucune honte ses dérives. » Seule la littérature américaine trouve grâce à ses yeux. Il ne cache pas son admiration pour John Updike, Philip Roth, Richard Ford, Jim Harrison, Raymond Carver...

Dubois est un romancier fécond. Il a publié une quinzaine de livres en vingt ans. Dans ses périodes de création, il travaille comme un forçat, écrivant ses livres à raison de huit à dix pages par jour, de 10 heures à 3 heures du matin... Ses romans les plus connus, La vie me fait peur, Je pense à autre chose, Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, brossent une chronique douce-amère de notre époque. Il a obtenu le prix Francetélévisions pour Kennedy et moi, porté à l’écran par Sam Karmann, avec Jean-Pierre Bacri et Nicole Garcia. Le grand art de Dubois, que l’on retrouve de livre en livre, c’est cette voix unique, à la fois légère et grave, pour nous dire nos quatre vérités...

Commentaires
P
Que dire d'autre...?<br /> Ce sont les limites de la communication limite...<br /> Je n'aime pas la banalité d'essence de Dubois.<br /> <br /> A part ça, le Goncourt à Actes Sud - ça devait arriver !<br /> <br /> Patrice, blasé moi ?
D
Non non, c'est un très bon livre. J'aime le sens du récit de JP.Dubois.
P
... il sera vite oublié, comme ses précédents.<br /> <br /> Parlez-moi du Médicis !<br /> <br /> Patrice rrrrrronnnn pfff
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog