Bernard Frank par Pierre Assouline
D’ailleurs ses articles, chroniques et feuilletons colligés en volumes c'est peut-être ce qu’il a fait de mieux, comme en témoigne la relecture voluptueuse de Mon siècle et En soixantaine (Julliard). Une véritable histoire personnelle de la littérature française écrite au jour le jour. Subjective, injuste, drôle, cultivée, digressive. Le ton Frank, inimitable, un peu tribune et un peu déclamatoire, fait de nonchalance et de souvenirs de lectures, de coups de patte et de coups de griffe. J’ai souvenir d’un déjeuner dans un bistro de Choisy durant lequel il s’employa à développer toutes les indulgences imaginables afin de disculper Jacques Chardonne de tout ce qu’on pouvait lui reprocher.
Pierre Assouline, à propos de Bernard Frank, qui vient de disparaître.