21 décembre 2006
La jubilation de l'écriture
Comme ces bâtisseurs qui réutilisaient les pierres de temples détruits, Boulgakov construit, avec des fragments de l'ancienne culture, un édifice original, où se côtoient créateurs et tyrans, vampires et bureaucrates, personnages bibliques et poètes prolétariens, et où les fêtes de Versailles préfigurent le grand bal chez Satan. Le rêve, le fantastique, l'irrationnel sont là pour dire l'indicible oppression d'un pouvoir totalitaire, la sourde angoisse d'une violence aveugle que seule peut conjurer, dans un éclat de rire libérateur, la jubilation de l'écriture.
Laure Troubetzkoy et Marianne Gourg, quatrième de couverture, Romans de Mikhaïl Boulgakov, collection Bouquins, Robert Laffont.
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