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Propos insignifiants
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5 janvier 2007

Avis divergents

Chien_jaune_Amis

Son dernier roman, qu'est-ce que c'était, déjà ? Ah oui, Train de nuit, ce pastiche de polar, en 1997. Après un détour par l'autobiographie et un essai sur Staline, revoilà Martin Amis sur le terrain de la fiction. Chien jaune ne dépaysera pas. Pas assez, du reste : on dirait qu'Amis s'autoparodie, qu'il pianote sur son ordinateur en bâillant («J'ai touché une avance faramineuse et de toute façon ça sera toujours assez bon pour ces cochons de lecteurs »).

Ce volume de fort tonnage dégage une vieille odeur de réchauffé.(...) C'est le défaut du roman, cette sorte de GPS discursif qui accompagne tous les chapitres. Martin Amis montre l'action et il n'y a aucun problème. Hélas, il ne peut s'empêcher de la commenter, de lâcher des aphorismes frappés au coin du bon sens. (...) On n'ose songer à ce que le Martin Amis chroniqueur, un jour de grande forme, aurait pensé de Chien jaune. À notre humble avis, le match se serait terminé par KO.

Eric Neuhoff, Le Figaro du 4 janvier 2005.

Mais Raphaëlle Rérolle, le Monde du 5, n'est pas d'accord :

Une bonne dose d'audace - peut-être même de la témérité - voilà ce qu'il fallait à l'Anglais Martin Amis pour aller aussi loin qu'il l'a fait dans son dernier livre. Cela, plus pas mal d'humour, de l'ironie, du désespoir et un dégoût massif pour ses contemporains - le tout charpenté par un prodigieux talent d'écrivain. Car Chien jaune (traduction littérale d'une expression qui signifie "sale type") va loin, très loin dans la critique sociale et dans la haine de ce bas monde (au moins dans sa version XXIe siècle commençant) : un cauchemar mou et visqueux dont n'importe qui voudrait s'éveiller, pour peu qu'il soit doté de deux sous de raison.

Dans une langue déroutante et splendide, traversée d'éclairs de génie et d'obscurités irréductibles, cet écrivain de 57 ans s'affirme, une fois de plus, comme l'un des plus passionnants de sa génération. L'un de ceux qui, décrivant des individus isolés, dans un pays donné, parle en fait de l'humanité, de ses dérives (les sociétés corrompues qu'elle s'acharne à bâtir), de ses faiblesses et de ce terrible chagrin qui la ronge.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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