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Propos insignifiants
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7 mars 2007

On ne se dirige nulle part ; on se heurte partout

L'auteur ne s'épargne pas. On n'est jamais dans la pose. Le livre se joue de ce que l'on espère et de ce qu'il advient ; de ce que l'on devrait être et de ce que l'on se contente d'être. Les plus beaux passages du récit sont consacrés à la mère. Emmanuel Carrère choisit, avec ce livre, d'aller contre ses ordres puisqu'il y révèle tout ce qu'elle veut enfouir. Il lui adresse, à la fin, une lettre magnifique. Il dit nager vers elle comme lorsqu'il était enfant et qu'il apprenait à nager rivé à son regard. Il avait confiance. Mais il a fallu vivre après sans regard extérieur aussi fort. Et comment fait-on lorsque à l'intérieur de soi il fait nuit noire ? On ne se dirige nulle part ; on se heurte partout. Le fils dépose Un roman russe au pied de sa mère. Récit sombre, ouvert, cruel, choquant. Est-ce qu'Hélène Carrère d'Encausse acceptera ce livre sur une vie aux flots battus ? C'est celui d'un fils, non pas rêvé, mais réel. C'est celui de son fils.

Marie-Laure Delorme, Le Magazine littéraire, mars 2007.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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