26 mars 2007
Rupture
Cette lettre, elle l'a déposée une demi-heure plus tard. C'est une lettre de rupture. Une vraie rupture, définitive et sans appel. Qu'elle puisse décider ainsi de se passer de moi, de ma voix, de mon regard, de mon corps est proprement inouï. Moi aussi, j'étais parfois las de nos disputes insensées, de nos épuisantes querelles, mais jamais je n'aurais pris la décision de rompre. J'étais enchaîné à elle, et si brûlantes que fussent parfois ces chaînes, je les aimais, je les adorais ; elles étaient ma vie, ma raison d'être.
Gabriel Matzneff, Les Demoiselles du Taranne, Journal 1988.
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