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Propos insignifiants
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26 mars 2007

Rupture

Cette lettre, elle l'a déposée une demi-heure plus tard. C'est une lettre de rupture. Une vraie rupture, définitive et sans appel. Qu'elle puisse décider ainsi de se passer de moi, de ma voix, de mon regard, de mon corps est proprement inouï. Moi aussi, j'étais parfois las de nos disputes insensées, de nos épuisantes querelles, mais jamais je n'aurais pris la décision de rompre. J'étais enchaîné à elle, et si brûlantes que fussent parfois ces chaînes, je les aimais, je les adorais ; elles étaient ma vie, ma raison d'être.

Gabriel Matzneff, Les Demoiselles du Taranne, Journal 1988.

Commentaires
T
Jacques > Très juste.<br /> Patrice > 1988, cela me semblait du passé.
P
Ecrire, c'est jouer avec tout en permanence.<br /> Et d'abord avec la vérité.<br /> La lettre, la rupture, les "instruments" (sic) de séduction, qui dit qu'un seul de ces éléments soit "vrai" ?<br /> Patrice ni triste ni rompu<br /> PS : et pourquoi cet imparfait "mettait" ...? C'est jeune et ça croit savoir...
J
Cela se discute. On peut comprendre exactement l'inverse : une gradation de la voix vers le corps, en passant par le regard. Son "1" ne serait pas le plus important, mais au contraire le plus petit. Je ne dis pas que j'ai raison, mais que c'est possible, peut-être. Ecrire, c'est jouer avec ça en permanence.
T
C'est intéressant de voir à travers ce passage, ce que Matzneff mettait en avant comme ses "instruments de séduction". En 1 la voix, en 2 le regard et en 3 le corps...
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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