Même pas
Des marches de Cannes à celles de l'église, demi-écrivain, demi-fêtard, demi-croyant, demi-romantique, Des marches de Cannes à celles de l'église, demi-écrivain, demi-fêtard, demi-croyant, demi-romantique, demi-sel, faux-drogué, faux-alcoolique, Frédéric Beigbeder est devenu un produit light. Ce Fregoli cite Dostoïevski, Tourgueniev et Pouchkine comme pour se faire «pardonner» Castel, Canal+ et le Mathis Bar. A bout de souffle, il se flagelle, se bat les flancs, se dénigre d'être une prostituée des médias et de la nuit quand il voudrait entrer dans la grâce et le silence. Aujourd'hui, il traque l'écrivain J. D. Salinger. C'est triste. Qu'il lui fiche la paix, au vieux misanthrope dont seule compte l'oeuvre. Beigbeder, à défaut d'être un grand romancier, n'est aujourd'hui qu'un mauvais paparazzi que la presse ménagera plus ou moins parce que c'est elle, parce que c'est lui. On voit d'ici l'argument de l'intéressé : «Si j'avais été un écrivain américain publié chez Christian Bourgois, on m'aurait considéré comme un génie.» Même pas.
Anthony Palou, Le Figaro Magazine, 16 juin 2007.