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Propos insignifiants
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25 septembre 2007

Ecorcheville

Chateaureynaud

La Fantaisie héroïque

Georges-Olivier Châteaureynaud - Bienvenue à Écorcheville, cité bâtie au bord des fleuves de l'enfer...

AU TERME de quatre années de travail, Georges-Olivier Châteaureynaud a réussi son chef-d'oeuvre, qui renoue avec la veine de La Faculté des songes (prix Renaudot 1982) : une imagination débordante, une cascade de rebondissements, d'intrigues qui s'entremêlent, un humour en permanence décalé, une éblouissante maîtrise de la langue, une véritable jouissance à bâtir une fiction d'autant plus crédible qu'elle prend les apparences d'une parabole sur notre humaine condition, sur notre monde et ses travers.

Bienvenue, donc, à Écorcheville, une cité en marge du reste de l'univers, bâtie sur les bords du Styx et de l'Érèbe, fleuves des Enfers, à la lisière d'un au-delà dont il vaut mieux tout ignorer, et d'où jaillissent parfois des centaures ou des faunes qui viennent semer la pagaille en ville... Écorcheville est mise en coupe réglée, de toute éternité, par trois puissantes familles : les Propinquor (leur patriarche, Superbe, est l'omnipotent maire de la ville), les Bussettin et les Esteral. Entre elles, nombre de secrets et d'unions plus ou moins officielles, et la mainmise sur tous les pouvoirs : politique, financier, policier, médiatique.

Au milieu de tout cela, une bande de jeunes : Onagre Propinquor, rejeton dégénéré qui ne pense qu'à voler et à bousiller des bolides, Cambouis Bussettin, son meilleur ami, paré de toutes les vertus mais qui semble ne savoir qu'en faire, et Benoît Brisé, leur copain, un gentil bâtard indécis, fils de Lola Balbo, une cantatrice partie faire carrière à l'extérieur, et de qui ? Tout au long du roman, Benoît va rechercher son père, uni un soir par hasard à la volage Lola, et, dans cette quête, il n'est pas au bout de ses surprises...

Le personnage de Benoît est inoubliable, adolescent mal dans sa peau, attachant dans son rôle de jouet pris au coeur d'intérêts qui le dépassent, mais qui réussit finalement à s'en sortir.

Tendresse et humour sont les tonalités dominantes de ce roman, héroïque fantaisie à la française qui donne à réfléchir sans se prendre au sérieux ni moraliser.

Jean-Claude Perrier, le Figaro, 13 septembre 2007.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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