Ce jeu dérisoire et gratuit
«Le recours à la fête né d'un besoin de nier l'angoisse et le sentiment quasi biologique de la solitude rejoignent celui préconisé par Simone de Beauvoir comme “une affirmation passionnée de l'existence” et la mise en œuvre d'une plus grande “densité d'être”. Alors, on peut se coucher sans reproche et se lever sans peur », écrivait Antoine Blondin dans l'article Aimer Sagan pour elle-même. Cette affirmation passionnée de l'existence, Sagan la pratiqua jusque dans les petits matins difficiles où la peur s'est effacée un temps entre nuages de cigarettes et poudre blanche. « Ce qui m'a toujours séduite, c'est de brûler ma vie, de boire, de m'étourdir. Et si ça me plaît, à moi, ce jeu dérisoire et gratuit à notre époque mesquine, sordide et cruelle ? », clamait-elle dans Des bleus à l'âme. Qui dit mieux ?
Le Figaro, 10 janvier 2008.