Fin de vie sans tabous, sans fausse note non plus
«La Vie en sourdine est un roman de l'hiver à plusieurs titres, pas seulement parce qu'il se déroule pendant cette saison. J'ai hésité à utiliser cette expérience personnelle à Auschwitz. Mais je me suis dit que c'était l'occasion de donner plus de résonance à cette méditation sur la vie et la mort, celle de mon père en particulier.» On le retrouve dans le livre sous les traits du très attachant Harry Bates, nonagénaire solitaire, un peu incontinent, raillant la surdité - bien supérieure à la sienne - de son fils unique Desmond, qui vient lui rendre visite chaque semaine à Londres et qui l'écoute ressasser ses souvenirs de musicien, de club de jazz en bar-mitsva. David Lodge décrit sa fin de vie sans tabous, sans fausse note non plus. Idem pour la sexualité des seniors, qu'il aborde avec une franchise et un humour salutaires. La Vie en sourdine est un livre inoubliable. Pas étonnant qu'il ait valu à Lodge plus de courriers de lecteurs qu'aucun autre de ses ouvrages.
L'Express, 18/09/08