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16 octobre 2008

Fantôme

Le fantôme coréen de Philip Roth
A 75 ans, l'Américain publie son 29e livre dans lequel un soldat port au combat raconte ses souvenirs.

Pas plus que ses congénères américains, à en croire les échos de Stockholm, Philip Roth n'attend le prix Nobel. Ce n'est pourtant pas faute de se rappeler assidûment au bon souvenir de ses lecteurs, dont les membres de l'Académie suédoise ne sont sans doute pas les plus avides. Depuis trois ans, l'auteur de Portnoy ne manque pas « son » rendez-vous de l'au­tomne. Après Un homme en 2006 et Exit Ghost (inédit en France) l'an dernier, il vient de publier aux États-Unis un troisième court roman, Indignation.

À 75 ans, Roth ne ralentit pas la cadence : son 29e livre est son huitième en dix ans ! Mais il semble privilégier désormais la forme plus condensée de ce que les Anglo-Saxons appellent la « novella », à mi-chemin entre le roman et la nouvelle. Indignation re­prend les thèmes qui lui sont familiers : la famille juive à Newark, la libération sexuelle et la quête d'identité, avec en toile de fond la société des années 1950 et la guerre de Corée. Abandonnant ses personnages vieillissants, l'écrivain donne la parole à un héros beaucoup plus jeune, Marcus Messner, fils d'un boucher kacher qui s'affranchit d'un père possessif en poursuivant ses études sur un campus très blanc, chrétien et conservateur de l'Amérique profonde. On imagine les conflits d'adaptation.

Ceux-ci conduiront indirectement à la réalisation de la grande peur de Marcus : la mobilisation pour la Corée. Au quart du livre, sensation : le narrateur a été tué à 19 ans et nous parle d'outre-tombe. En réalité, explique Roth, il revoit sa vie dans un état d'hallucination provoqué par la morphine après une grave blessure « mais il finit par mourir ». L'au-delà hanterait-il un auteur persuadé qu'il n'est habité que par la mémoire ?

Le Figaro, 9 octobre 2008.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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