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27 novembre 2008

Zweig : trop populaire

En librairie depuis le 28 octobre, ce bref récit (Le voyage dans le passé) a immédiatement fait son entrée dans le palmarès de L'Express: déjà réimprimé trois fois, il atteint aujourd'hui un tirage de 51 000 exemplaires. Un succès qui n'étonne pas Jean-Jacques Lafaye, auteur de la première biographie française du romancier, parue en 1989 au Félin: «Effectivement, il y a une emphase un peu datée dans ce livre, mais on ne le lâche pas! Zweig atteint une incroyable puissance de communication, un lyrisme musical - n'a-t-il pas écrit le livret d'un opéra de Richard Strauss? Et puis sa psychologie est si profonde, elle s'exprime avec tellement d'électricité vitale qu'elle en devient intemporelle. Les autres auteurs autrichiens de cette génération de 1880 font tous un peu "avant-guerre", pas lui.»

Reste que Jean-Jacques Lafaye a attendu dix ans avant de pouvoir publier L'Avenir de la nostalgie. Une vie de Stefan Zweig: «J'ai essuyé le refus de 35 éditeurs!» Mais, en 1986, à l'occasion de l'exposition du Centre Pompidou Vienne 1880-1938. L'apocalypse joyeuse, le public français redécouvre le romancier autrichien, sur fond de crépuscule d'une civilisation. Au point que, pendant des années, La Confusion des sentiments est la meilleure vente des livres de poche étrangers. «Il fut un temps où les gens sérieux fronçaient le sourcil en entendant parler de Zweig: trop populaire», rappelle Serge Niémetz, traducteur et auteur d'une autre biographie, Stefan Zweig. Le voyageur et ses mondes (Belfond). «Or Le Voyage dans le passé prouve non seulement que son goût de l'hyperbole ne gêne pas le lecteur moderne, mais aussi et surtout qu'il sait boucler une histoire. Ce conteur-né excelle dans la forme courte: lui-même disait que c'était son rythme naturel. Le succès de ce livre confirme, selon moi, la tendance amorcée avec la nouvelle traduction de ses Mémoires, Le Monde d'hier, en 1982. C'est l'un des textes fondateurs du mythe de Vienne. Je vois une certaine parenté entre la crise d'identité qui a touché l'Autriche à la fin du xixe siècle, cette difficulté à se définir, et ce que nous vivons aujourd'hui.»

L'express, 27/11/08.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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