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Propos insignifiants
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29 janvier 2010

Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer.

Il nous reste ses livres. Ils ont presque un demi-siècle. Ils sont indémodables. À cause de lui, tous les garçons des années 1950 ont rêvé d'être renvoyés du collège trois jours avant Noël. On continuera longtemps de se demander avec Holden Caulfield où vont les canards de Central Park, quand le lac est gelé en hiver. Ses lecteurs essayaient d'adopter son argot inimitable, cette façon de dire «vieux» à tout bout de champ, de brouiller les cartes («Je suis le plus épouvantable menteur que vous ayez vu dans votre vie»). Quant à la phrase finale de L'Attrape-cœurs, ils la connaissent par cœur : «Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer.»

Nous sommes des millions à avoir cru être les seuls à pouvoir comprendre vraiment Holden Caulfield. Il y a aussi ces conversations entre une mère et sa fille dans une salle de bains, ces demoiselles qui s'évanouissent dans les toilettes de restaurant, ces soldats qui se tirent une balle dans la tête, ce frère qui dit à sa sœur : «Tu as été gavée de philosophie religieuse avec une sonde gastrique.»

Salinger nous adressait des télégrammes à la fois mystérieux et personnels : «Je crois que je détesterai 1942 jusqu'à ma mort, pour des raisons de principe», «Le seul souci d'un artiste doit être de tendre à la perfection selon l'idée qu'il s'en fait lui-même, et non selon l'idée que s'en font les autres.»

Eric Neuhoff, Le Figaro, 28/01/10

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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