18 avril 2010
Cette singularité irréductible aux écoles et aux modes qui sacre l'écrivain véritable
Un écrivain, c'est un ton, une musique, un univers qui lui appartiennent en propre ; c'est une sensibilité soutenue par une écriture. Il me semble qu'on peut prendre n'importe lequel de mes livres, l'ouvrir au hasard, en lire dix pages, et reconnaître cette singularité irréductible aux écoles et aux modes qui sacre l'écrivain véritable. Que notre ami Jacques Brenner ne le sente pas ainsi, me trouble et me peine ; et la certitude de "gagner mon procès en appel", comme disait Gide, n'est pas une consolation suffisante : si forte soit la confiance qu'on peut avoir en son destin, on a aussi besoin d'un écho de son vivant.
Extrait d'une lettre de Gabriel Matzneff à Jacques Brousse, cité dans Un Galop d'enfer.
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