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17 septembre 2010

Définitivement grinçant

Muray

Muray, c'est Luchini qui en parle le mieux. Le comédien, qui triomphe actuellement au Théâtre de l'Atelier à Paris avec son spectacle tiré de ses textes, a réussi l'impensable: propulser l'auteur insoumis en pleine lumière cathodique. À la fin du mois d'août, Marie Drucker a ainsi consacré sept minutes de son journal à évoquer avec Luchini l'écrivain disparu. Celui qui écrivait ironiquement en 1993 dans les colonnes de L'Idiot international: «J'ai confiance en la télé de mon pays» ne croyait pas si bien dire. Il est aujourd'hui rattrapé par celle qu'il honnissait. Qu'aurait-il pensé en voyant son nom s'afficher au côté de celui de Luchini sur les colonnes Morris? On peut imaginer une sacrée gêne si l'on considère les textes contenus dans l'épais recueil que Les Belles Lettres viennent d'éditer.Philippe Muray n'aimait rien tant que vilipender son époque et son incarnation, l' «Homo festivus» , vivant dans un parc d'attractions permanentes avec son lot de défilés et de célébrations. L'essayiste est mort, en 2006, à 60 ans, d'un cancer du poumon. Quatorze ans auparavant, il s'insurgeait dans un de ses « Exorcismes spirituels », contre les directives européennes qui allégeaient les cigarettes. «Mes Gitanes n'ont plus que la peau sur les os», déplorait-il, avant d'adopter le cigare. Définitivement grinçant.

Le Figaro, 16 septembre 2010.

Commentaires
D
C'est exact.
G
Pas l'Homo Festivus, mais Homo Festivus, sans article. Muray insistait beaucoup sur ce point.
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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