29 octobre 2014
Beigbeder, Neuhoff et Besson par Chevillard
Il y a un double jeu de la désinvolture assez lamentable, qui se rencontre par exemple chez Frédéric Beigbeder, Eric Neuhoff ou Patrick Besson. Ils se voudraient espiègles ou primesautiers, mais ces adjectifs qualifient trop bien les fillettes pour convenir aussi à leur prose vulgaire et bâclée. Car ce sont des écrivains qui bâclent. Qui bâclent avec constance, avec acharnement. Qui bâclent avec scrupule. Ruse grossière : l’écrivain bâcleur laisse croire en effet qu’il pourrait faire beaucoup mieux, qu’il gâche exprès son immense... [Lire la suite]
15 mai 2013
On avait un des plus beaux romans du monde, on se retrouve avec une platine de DJ's
Cannes ne réussit décidément pas à l'auteur du roman Gatsby le Magnifique, trompé par sa femme sur la Riviera dans les années 20 et qui doit se «retourner dans sa tombe», aujourd'hui, à la vision du film de Baz Luhrmann.
Le cinéma bling bling est de retour. Mais cete époque là est finie. Si Scott Fitzgerald a vu le film de Baz Luhrmann adapté de son roman Gatsby le Magnifique, il doit, non seulement se retourner dans sa tombe mais s'être transformé en centrifugeuse. On avait un des plus beaux romans du monde, on se... [Lire la suite]
06 août 2010
Un triomphe

19 février 2010
Un livre prophétique

15 février 2010
Un feu follet nommé Pascal Jardin
Il n'avait pas le choix. À quatorze ans, il ne savait pas lire. Après, il a mis les bouchées doubles. On doit à Pascal Jardin les dialogues d'une centaine de films, une poignée de livres qu'on se repasse avec des mines de conspirateur, des pièces de théâtre dont la plupart n'ont pas été jouées. Cela suffit à créer une sorte de légende. Une biographie le ressuscite, avec rythme et émotion. L'époque ne veut plus de gens comme Pascal Jardin. Il bougeait trop, appartenait à la race des impossibles. Ses journées n'avaient pas assez de... [Lire la suite]
29 janvier 2010
Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer.
Il nous reste ses livres. Ils ont presque un demi-siècle. Ils sont indémodables. À cause de lui, tous les garçons des années 1950 ont rêvé d'être renvoyés du collège trois jours avant Noël. On continuera longtemps de se demander avec Holden Caulfield où vont les canards de Central Park, quand le lac est gelé en hiver. Ses lecteurs essayaient d'adopter son argot inimitable, cette façon de dire «vieux» à tout bout de champ, de brouiller les cartes («Je suis le plus épouvantable menteur que vous ayez vu dans votre vie»). Quant à la... [Lire la suite]
03 octobre 2009
Michel Déon dans les Cahiers de l'Herne

11 septembre 2008
Rendez-vous dans dix ans
La mort rôde, elle ne viendra pas sous la forme qu'on redoutait, beaucoup plus bête, violente, quotidienne. Le livre déborde de moments magiques, fragiles, lumineux : des figurants en uniforme d'époque rejouent une célèbre bataille en pleine ville, une serveuse a peur de devenir folle, un jeune garagiste en salopette lit Gatsby le magnifique dans l'édition Scribner's, un renard affolé dans le salon d'une maison à vendre. Ford, dont les phrases sinueuses retombent toujours sur leurs pieds, décrit les remords, les espoirs, les... [Lire la suite]
24 septembre 2007
Eric Neuhoff par Charles Dantzig
Je suis souvent surpris qu’Eric Neuhoff ne soit pas anglais. Il est discret. Il est ironique. Il est civil. Il n’insiste jamais. Je parle de lui, je parle de ses livres. Ils se ressemblent. Ou non? Car enfin, il appelle «Pension alimentaire» roman, mais c’est son propre divorce qu’il nous raconte. Eric Neuhoff fait de l’autofiction! Comme Rousseau, Stendhal, je ne sais pas, moi, Isherwood. La gauche!Au demeurant, Neuhoff ou son narrateur n’aime pas les mots «pote» et «bouquiner»; la couille d’un personnage dépasse de son short, mais... [Lire la suite]
17 avril 2007
Dominique de Roux par Eric Neuhoff
« MOI, déjà pendu à Nuremberg. » Ainsi se présentait Dominique de Roux, mâchant le travail de ses ennemis qui le traitaient de fasciste. Dans les années 1970, l'épithète volait à la moindre occasion. On ne marchait pas dans les sentiers battus ? L'étiquette fasciste était pour vous. Suivre la norme, ça n'était pas le genre de Dominique de Roux (1935-1977), bel animal de droite, issu d'une lignée maurrassienne. Trente ans qu'il est mort, victime d'une malformation cardiaque. Son nom brille désormais d'un éclat unique et singulier. Il... [Lire la suite]