21 avril 2013
Mais je n'aurais pas éprouvé le besoin de tenir mon journal intime

05 février 2010
Une vie de journaux, donc, soit une centaine de carnets
Pour qui a vu cette femme se débattre avec tant d'énergie au seuil de la mort, il est troublant de retrouver, à l'identique, cette urgence, cette impatience et même cette forme de gloutonnerie dans des écrits datant de l'extrême jeunesse. Enfant précoce, surdouée dirait-on maintenant, Susan Sontag a commencé de tenir des carnets intimes dès la fin de sa douzième année (elle était née en 1933). Par goût et par nécessité personnelle, elle garda cette habitude jusqu'à "quasiment les dernières années de sa vie", comme l'explique... [Lire la suite]
06 juin 2008
Un monologue intérieur sans indulgence
Ce monologue intérieur est sans indulgence, comme se doit de l'être le regard d'un écrivain sur ses contemporains et sur la comédie sociale. Il insiste sur la passion absolue de Virginia Woolf pour la littérature, il décrit les bonheurs et les difficultés de son travail créateur, il révèle son sens des portraits, son humour aussi. Parfois, elle se dédouble, s'adresse à elle-même, imaginant une vieille Virginia relisant ces pages - et peut-être supprimant certains passages.
Le Monde, 5 juin 2008.
JOURNAL INTÉGRAL 1915-1941... [Lire la suite]
15 février 2008
Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais

01 mai 2007
Le bureau de la diligence
30 août 1843 mercredi
Départ pour Luz. La diligence est en retard. J'attends dans le bureau de la diligence à peu près une demi-heure. Le mobilier du bureau de la diligence se compose de deux lits qui ne sont pas faits, de cinq ou six savates dépareillées qui moisissent autour d'une bouteille d'eau contre les vers, qui se vend à Barèges, d'une carafe bouchée avec une brosse à peigne, de deux femmes qui font du linge neuf sale et orné de toutes les variétés d'ordures. Du reste, pas de bureau ni de buraliste, si ce n'est un fragment... [Lire la suite]
29 avril 2007
Journal intime (2)
La lecture de ce journal, poursuivie parallèlement à nos amours, c'est une démarche romanesque ; oui, cela prend les allures d'un roman policier, cela n'excite beaucoup. Si du jour au lendemain Hélène cessait de laisser traîner son carnet, l'enfermait avec soin, bref si je n'avais pas accès à ces notes intimes, je serais très vite malheureux, torturé par la jalousie, par une galopante imagination. La lecture du journal de ma jeune maîtresse est en train de devenir une drogue. Oui, il a là le thème d'un roman.
Gabriel Matzneff, Les... [Lire la suite]
28 avril 2007
Kaiserin
Paris, 28, quai de Béthume, Lundi 21 novembre 1920
Il y a eu hier douze ans que nous nous sommes fiancés ; nous avons passé une admirable journée d'anniversaire. Le matin nous sommes venus à notre cher Quai ; en route j'avais lu à Zézette de beaux passages de la traduction de Sésame et les lys de Ruskin par Marcel Proust, et des notes de ce dernier. L'après-midi nous allâmes entendre rue d'Athènes le Fa dièse mineur de Schumann et les Goyescas de Granados ; thé avenue d'Antin et le soir, après avoir été seul avant dîner (Zézette... [Lire la suite]
27 avril 2007
Journal intime
Hélène est si secrète, si dissimulée et si menteuse que, si je ne lisais de temps à autre ce qu'elle écrit dans son journal intime (c'est mon côté ménage Tolstoï), je ne saurais presque rien d'elle, de ce qu'elle est vraiment, de son comportement dans la vie, de ses véritables sentiments pour moi. Depuis l'été 72 je sais qu'un homme qui ne veut pas être une dupe doit toujours lire, quand il a la possibilité, le journal intime de la "femme aimée".
Gabriel Matzneff, Les Demoiselles du Taranne.
26 mars 2007
Rupture
Cette lettre, elle l'a déposée une demi-heure plus tard. C'est une lettre de rupture. Une vraie rupture, définitive et sans appel. Qu'elle puisse décider ainsi de se passer de moi, de ma voix, de mon regard, de mon corps est proprement inouï. Moi aussi, j'étais parfois las de nos disputes insensées, de nos épuisantes querelles, mais jamais je n'aurais pris la décision de rompre. J'étais enchaîné à elle, et si brûlantes que fussent parfois ces chaînes, je les aimais, je les adorais ; elles étaient ma vie, ma raison d'être.
Gabriel... [Lire la suite]
29 décembre 2006
La pudeur des filles
Ce dont manquent les filles, c'est de pudeur. On leur a tant dit qu'il n'y a qu'elles pour en avoir, qu'elles pensent que, quoiqu'elles fassent, il leur en restera toujours plus qu'aux autres. Pudeur des sentiments, veux-je dire. (29 mai 1940)
Jacques Brenner, Journal, tome 1, Du côté de chez Gide.