Des chansons petites boucles obsessionnelles
Mes chansons sont des petites boucles obsessionnelles. Les femmes fonctionnent beaucoup sur ce modèle. J’adore le travail d’Annette Messager ou de Louise Bourgeois, cette méticulosité très féminine, de l’ordre du tricotage, de la petite névrose qu’on ne cesse de creuser. J’écris des chansons pour coudre les choses ensemble, je cherche à réparer, à rassembler. Les hommes réussissent plus à éclater les choses. Mais j’aime ce qui perdure, se patine, je n’arrive pas à détruire. Quand les filles le font, cela fait toujours plus peur. Parce que nous faisons la vie.
Lou Doillon, Télérama, 19 septembre 2015.
Beigbeder, Neuhoff et Besson par Chevillard
Il y a un double jeu de la désinvolture assez lamentable, qui se rencontre par exemple chez Frédéric Beigbeder, Eric Neuhoff ou Patrick Besson. Ils se voudraient espiègles ou primesautiers, mais ces adjectifs qualifient trop bien les fillettes pour convenir aussi à leur prose vulgaire et bâclée. Car ce sont des écrivains qui bâclent. Qui bâclent avec constance, avec acharnement. Qui bâclent avec scrupule. Ruse grossière : l’écrivain bâcleur laisse croire en effet qu’il pourrait faire beaucoup mieux, qu’il gâche exprès son immense talent parce qu’il aime trop la vie pour se dévouer à la littérature tel un moine écrivain.
Il a choisi la désinvolture, donc, l’insouciance, la femme irrésistible qui passe, le café select où boire des coups avec ses amis, eux-mêmes écrivains bâcleurs et non moins spirituels. Car faut-il être bête, en revanche, pour écrire vraiment ! Quel pensum ! Quel absurde destin ! Pourtant, il ne tiendrait qu’à lui d’être un des meilleurs, n’est-ce pas, le meilleur peut-être s’il voulait s’en donner la peine.
Faux. Il bâcle mais, ce faisant, il donne le maximum, il donne tout ce qu’il peut. Il donne sa mesure. Il est au taquet. Elle n’existe pas, cette œuvre sublime qui serait enfouie dans les limbes de sa conscience. Elle n’existe pas même virtuellement. Tout est là, dans ces pages bâclées, le pire et le pire encore.
Qu'est-ce que le rock ?
Un concert de Janis Joplin à Montréal en 1968 m'a fait réaliser ce qu'était le rock : une attitude frondeuse, une colère, une façon de se donner entièrement.
Diane Dufresne, Télérama, 17 septembre 2014.
Extension du domaine de Houellebecq dans Madame Figaro
Madame Figaro, 22 août 2014.
Kristen Stewart par Olivier Assayas
"Il y a bien sûr beaucoup d'ironie à confier à l'une des principales vedettes et victimes du star-system dans sa version numérique le rôle d'une analyste froide de ce même système. Ce sarcasme est vite oublié en découvrant l'étendue du talent de Kristen Stewart. Il y a là un effet de surprise qui masque un peu le travail de Juliette Binoche, qu'une deuxième vision met en évidence. La Française joue une actrice qui arrête de jouer, butant contre l'obstacle impalpable et fuyant du temps qui passe. On peut y voir du courage, l'actrice y met surtout une immense intelligence."
Le Monde, 20 août 2014.
Michel Houellebecq enlevé !
Le 27 août sera diffusé sur Arte L'enlèvement de Michel Houellebecq, documentaire de Guillaume Nicloux, présenté au Festival de Berlin. Houellebecq y joue un écrivain kidnappé par de mystérieux individus. Nicloux est parti de la rumeur qui avait couru en 2010, annonçant la disparition à l'étranger du vrai Houellebecq. L'enlèvement de Michel Houellebecq oscille entre docu-fiction et comédie. Houellebecq s'amuse à jouer son propre rôle, et met en scène la question de son statut d'écrivain et prix Goncourt.
http://www.franceinter.fr/depeche-michel-houellebecq-un-faux-enlevement-et-une-mort-annoncee
Charmant
On me regrettera quand je ne serai plus là. Et si Joe Perry meurt ? Je pourrai toujours trouver un guitariste capable de jouer les mêmes notes.
Steven Tyler, cité par Rock & Folk, août 2014.