Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Propos insignifiants
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 196 537
18 février 2007

Tous les "je" que l'on emprunte

Finalement, vous aussi, vous êtes un peu un espion.

Ce n'est pas faux. Mes personnages se ressemblent souvent : ils connaissent des successions d'échecs et de succès, ils perdent tout, ils changent d'identité. Comme un espion. Comme un écrivain. La vie d'un espion ressemble beaucoup à celle d'un écrivain. Nous observons sans cesse, nous notons tout, même les détails les plus insignifiants. L'entraînement d'un écrivain est le même que celui d'un espion - ou presque. Mais pour nous, c'est seulement un moyen de gagner notre vie. Alors que, pour un espion, c'est le seul moyen de rester en vie.

L'identité, est-ce finalement la somme de tous les "je" que l'on emprunte ?

Beaucoup de gens savent d'où ils viennent, moi non. Je ne peux pas dire que je viens d'Ecosse comme mes parents. Ni que je viens du Ghana même si j'y ai vécu dix ans et que cela fait partie de moi... C'est une question à laquelle je n'ai pas trop envie de répondre, en fait. Sinon je risque de perdre mon inspiration. C'est finalement peut-être le sujet de tous mes romans. Même à Londres, je me sens un peu à part. C'est peut-être mieux pour un romancier. On observe plus objectivement le monde. C'est sans doute cela qui fait le tempo de mes romans, l'instabilité de mes personnages. Je suis très attiré par des écrivains comme Valery Larbaud, Lawrence Durrell, Cyril Connelly. Ces esprits-là m'attirent, ce sont des esprits qui aiment le mouvement.

William Boyd, le Monde, 16 février 2007.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog