Le Cheval de Troie
Voici un livre déplaisant, troublant, et scandaleusement méconnu. S'il y avait une justice littéraire, il devrait être mis au niveau de La nausée, de L'étranger, de La condition humaine ; il ne l'est pas : il n'y a pas de justice littéraire. Mais vous êtes en train de lire cette préface : vous faîtes un pas dans la bonne direction. Je vous y accompagne, un instant. Cet accompagnement est sans doute nécessaire, pour donner à ce texte toute son ampleur et, même, lui redonner toute sa texture. Il est fréquent de tomber amoureux d'un livre, d'un tableau, d'un film, d'un quatuor à cordes sans explication, et c'est très bien ainsi. Mais il n'est pas interdit de trouver dans un petit supplément de lumière un vrai surcroît de plaisir. Essayons.
Pascal Ory, début de la préface, Le Cheval de Troie, Paul Nizan, Gallimard édition de 2005.