Ceux qui ne souffrent pas ne vivent pas
Jean-Marie Rouart en a la certitude: ceux qui ne souffrent pas ne vivent pas. Dans le nouveau roman de celui qui a signé des livres intitulés Le Goût du malheur ou La Noblesse des vaincus, on ne s'étonnera pas de voir l'échec le disputer au désespoir. Mais cette fois, le désastre est circonscrit au domaine de l'amour. L'écrivain connaît son sujet. C'est un écorché vif, qui aime à sonder la profondeur ténébreuse des êtres, qui ne craint pas de se perdre dans le labyrinthe des âmes. Rouart excelle à peindre des personnages prompts à s'enfiévrer. A-t-il connu lui-même les affres d'une passion destructrice? En tout cas, l'écrivain est plein d'empathie pour les hommes au cœur brisé. C'est l'un de ces foudroyés de la passion que le romancier prend pour héros.
Le Figaro, 6 janvier 2011, à propos La Guerre amoureuse de Jean-Marie Rouart.