Le meilleur roman de la rentrée littéraire a pour cadre un modeste bistrot
Jérôme Ferrari a été couronné, mercredi 7 novembre, par le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud), qui fait d'un bar corse l'épicentre d'une fable superbe sur les espérances déçues, les frustrations et l'inéluctable fugacité des mondes. Le lauréat, en lice pour la plupart des prix littéraires cette année, a été choisi au deuxième tour.
Jérôme Ferrari a affirmé avoir ressenti "comme une chute de tension qu'on peut considérer comme une définition correcte de la joie". "Je suis heureux, notamment pour la maison qui me soutient depuis sept ans dans des conditions qui n'ont pas toujours été aussi favorables. Je n'ai pas encore mesuré ce que c'est", a-t-il déclaré. "Vous savez que Barack Obama a été élu aujourd'hui, vous ne manquez pas un peu de sens de la hiérarchie ?", a-t-il également lancé dans un sourire aux dizaines de journalistes qui l'assaillaient de toutes parts. Son ouvrage a jusqu'ici été vendu à près de 90 000 exemplaires, selon Actes Sud.
Ce roman très corse est aussi universel que la tragédie grecque. Les paysages abrupts, originels, paradisiaques, invitent à un questionnement radical. L'auteur écrit une langue torturée, mais emportée par la grâce.
(Le Figaro, 30 août 2012)
Il n'est pas de petite allégorie pour un sermon puissant. Pas d'intrigue trop ténue pour un grand roman. Le sermon sur la chute de Rome, de Jérôme Ferrari, est les deux à la fois, malgré un fil central qui pourrait sembler dérisoire.
(...) Alors, vraiment, le meilleur roman de la rentrée littéraire pourrait avoir pour cadre un modeste bistrot ? Vraiment.
(Le Monde, 24 août 2012)