Le regret de François Nourissier
Avez-vous un regret ?
Celui de ne pas avoir pu imposer Michel Houellebecq. Je me souviens que peu après le prix (décerné à Paule Constant, NDLR), nous avions été reçus à l'Élysée. Le président Chirac avait alors fait une sortie audacieuse : «Mais Nourissier, Houellebecq, c'est un écrivain de fourré, de buisson, vous ne pouvez pas le défendre.» J'avais riposté en lui expliquant que ce n'était pas son rôle de prendre ainsi parti. À la fin du repas, il s'est levé. Je suis ostensiblement resté assis et après que le président eut porté un toast à la santé de l'académie Goncourt, je me suis levé à mon tour et j'ai trinqué «à Michel Houellebecq qui doit être un peu seul ces jours-ci».
François Nourissier, Le Figaro, 9 janvier 2008.
La photo, prise par le Figaro, représente les jurés du Goncourt (octobre 2007).