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14 août 2008

Un talent en pleine maturité qui s'exprime d'emblée

Dans Hygiène de l'assassin, l'inquiétant et très mystérieux Prétextat Tach est une personnalité à facettes. N'ayant plus que deux mois à vivre, il a accepté de recevoir des journalistes. À 83 ans, le Prix Nobel de littérature, qui a 22 romans à son actif et arrêta d'écrire le jour de ses 59 ans, envoie aux pelotes ses quatre premiers interlocuteurs. Lequel parmi les reporters accourus du monde entier parviendra à le percer à jour ? Une journaliste de 30 ans plus coriace que les autres et surtout d'une curiosité insatiable soutient la gageure. Contrairement à ses confrères, elle a lu tous les livres de Prétextat y compris le roman inachevé intitulé «Hygiène de l'assassin». L'affrontement entre le vieil homme retors assis dans un fauteuil roulant et l'intrépide Nina prête à ferrer ce gros poisson d'eaux troubles montre un savoir-faire exceptionnel. C'est un talent en pleine maturité qui s'exprime d'emblée.

À la parution du livre, certains critiques se refusent à croire qu'une débutante de 25 ans en soit l'auteur. Qui se cache derrière le joli minois d'Amélie Nothomb dont les chapeaux extravagants épateront la galerie ? Les noms d'Hervé Bazin, de Michel Tournier, de Robert Sabatier, de Jacques Laurent, circulent. «Je n'avais aucun moyen de montrer que j'étais bien l'auteur du livre. Encore aujourd'hui, des personnes s'interrogent sur la paternité de mes romans», raconte Amélie qui fêtera bientôt son quarante et unième anniversaire. Renaud Matignon dans sa chronique du Figaro Littéraire ne se posera pas la question. Il est séduit par cette nouvelle venue qui «utilise en guise de stylo, une lame. Elle écrit au couteau. Ça surprend. Même, ça choque. Amélie Nothomb nous emmène avec une pureté rageuse, et une innocence perverse, dans le voisinage de la mort, et elle nous y montre notre propre visage, comme si, dans un roman policier, le détective découvrait que c'est lui l'assassin».

Le Figaro, 7 août 2008.

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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