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Propos insignifiants
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3 octobre 2008

Heureux journalistes

Avec son dernier roman, Contre-jour, le plus mystérieux des écrivains américains entre dans la liste des meilleures ventes. Effet de mode ?

Depuis des lustres, la presse fait ses choux gras de l'énigme Pynchon. Existe-t-il ? Pourquoi ne se montre-t-il pas ? Est-il défiguré ? L'autre grand invisible de la littérature américaine, J.D. Salinger, se cache-t-il derrière Pynchon ? Pourquoi n'avons-nous qu'une photo de lui ? Qui l'a prise ? Pourquoi les archives des entreprises dans lesquelles il aurait fait ses débuts et celles de la Navy ont-elles disparu ? Pynchon est-il un alien ? Un agent de la CIA ? Le créateur de la série X-Files ? etc.

Le livre.Contre-jour, 1 207 pages compactes, n'est pas le plus gros roman de la rentrée littéraire. Un monde sans fin, le dernier Ken Follett (Robert Laffont), suite des passionnants Piliers de la terre, écrits il y a vingt ans, atteint les 1 286 pages. Pour lire le dernier Pynchon, qui est arrivé tardivement dans les rédactions, l'éditeur (Seuil), dans sa grande bonté, a fait porter cet été aux journalistes une version courte, light, du monstre de papier. Un travail formidable contenant les 253 premières pages du roman, une revue de presse des critiques littéraires américaines et, surtout, un résumé du livre avec la liste des principaux personnages. C'est sûrement la première fois qu'un éditeur mâche ainsi le travail aux journalistes. Il faut dire que ce « roman planétaire et foisonnant qui débute par l'Exposition universelle de Chicago, en 1893, pour s'achever au lendemain de la Première Guerre mondiale, à Paris » n'est pas facile à avaler. Pas de chance pour les nombreux lecteurs qui se sont rués sur « cette épopée toute tendue vers la grâce », ils n'auront en main que la version longue, sans résumé, au prix modique de 35 €…

Le succès. Comme l'écrit l'auteur américain Eric Miles Williamson dans Transfuge du mois de septembre : « Thomas Pynchon est tellement plus intelligent que la plupart d'entre nous, simples mortels, qu'il est impossible que quiconque (même avec un doctorat en poche) termine un de ses romans sans avoir l'impression d'être le dernier des idiots. Il est possible que Pynchon soit trop génial. » Un point de vue que partagent les auteurs français et américains qui ont participé à l'ouvrage collectif Face à Pynchon publié au Cherche-Midi.

Le Figaro, 3 octobre 2008

Commentaires
Propos insignifiants
  • Promenade buissonnière parmi les livres et les écrivains, avec parfois quelques détours. Pas d'exhaustivité, pas d'ordre, pas de régularité, une sorte de collage aussi. Les mots ne sont les miens, je les collectionne.
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