Un vibrant plaidoyer pour le roman
C'était le 20 février : l'écrivain britannique Ian McEwan recevait le prestigieux prix de Jérusalem. Devant le maire de la ville et les membres de jury, il aurait pu se contenter d'un discours prudent - remerciements, salut aux précédents lauréats, Bertrand Russell, Isaiah Berlin, Jorge Luis Borges, Simone de Beauvoir... Il choisit au contraire de se lancer dans un vibrant plaidoyer pour le roman comme école de tolérance et d'ouverture.
"La tradition du roman est plurielle, profondément curieuse de la pensée d'autrui, de ce que c'est qu'être autre", fit-il remarquer en appelant les Israéliens à en user comme d'un levier de rapprochement avec les Palestiniens. "Il n'est pas d'exemple où, par la grâce de la fiction et la puissance de ses ressorts - attention au détail, empathie, respect -, la victime, l'étranger, l'ennemi, le visage dans la foule, ne devienne un être humain à part entière", un esprit que l'on peut "reconstruire avec bienveillance" - et finalement aimer...
Le Monde 31 mars 2011