Amélie, personnage littéraire

Raphaël Juldé et Amélie ont réveillonné ensemble.

(...) Une fois qu’on s’est occupé de ça dans notre coin, on peut revenir à la fête des autres, aux toasts et aux chips, en essayant de temps en temps d’avoir enfin une vraie conversation d’adulte avec Amélie. Elle promène son regard partout, dans les bras de sa maman, de son papa, voire d’autres, observant tout, notant tout, ce qui est typique des natifs du 29 janvier.
Il y a d’abord une séparation très nette entre le groupe du canapé-près-de-la-fenêtre et celui du canapé-contre-le-mur, avec à la tête de ce dernier, Amélie elle-même. Et puis la répartition aléatoire des boissons et des plats aboutit bientôt à un brassage des populations. Pierre et moi, par exemple, faisons main basse sur le saumon du canapé-près-de-la-fenêtre, sans aucun remords pour nos anciens camarades du canapé-contre-le-mur. Les boissons sans alcool, elles, prennent le frais sur le balcon en se racontant des histoires de boissons sans alcool. Nos conversations sont bien plus intéressantes, on parle de Houellebecq et de la Presse littéraire et d’autres choses aussi que j’ai oubliées. Puis, Amélie refuse de s’endormir, elle pleure, Xavier constate avec amertume que je ne parviens pas à la calmer. C’est vrai, mais c’est très Verseau, ça, le refus de s’endormir. Elle finit par s’y mettre quand même, dans les bras de sa mère, mais elle se réveille à temps pour regarder, les yeux écarquillés, ceux qui se sont mis à danser.(...)

http://megalo-monjournal.chez-alice.fr/journal2005_12.htm